All Posts in réalisatrice suisse

septembre 20, 2019 - No Comments!

Le Moyen-Age sur un plateau…

shooting fiction

Ca tournait cette semaine chez les Regardiens!

Ca tournait au XVIème siècle, avec humour noir et critique de la fièvre religieuse qui pouvait alors s’emparer des âmes perdues dans les bouleversements du monde qui entrait dans les temps modernes… Une adaptation jouissive d’une pièce à scandale d’un certain (grand) Monsieur D. qui n’a rien perdu de son actualité ni de sa verve acerbe et délicieusement cinglée… Interprété par l’excellent Raphaël Tschudi et adapté corps et âme par Les Regardiens ( Orane Burri à la réalisation et à la caméra, Théo Viroton au son, et Xavier Hooll à la déco), le résultat sera à découvrir dans quelques mois à Neuchâtel…

 

août 26, 2019 - No Comments!

De l’engagement…

article Arcinfo

 

 

Merci à Arcinfo pour sa série sur la parité et à Vicky Huguelet d’avoir pris le temps de s’intéresser à la problématique dans le monde du cinéma et de l’audiovisuel! C’est grâce à des relais comme les vôtres que les choses peuvent changer!

juin 20, 2019 - No Comments!

14 juin 2019…

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En 2019…
Comme l’Etat suisse ne respecte toujours pas ses engagements pris en 1991, et ne fait pas respecter la loi qui oblige un salaire égal à travail égal entre hommes et femmes,  les femmes passent à l’action.

Comme cette différence est encore de 20%!!! Les femmes passent à l’action

Comme les stéréotypes de genre dans notre société patriarcale pourrissent la vie de beaucoup de monde, les femmes passent à l’action.

Comme nous avons toutes et tous le droit de vivre en fonction de nos besoins et non selon des valeurs désuètes toujours soutenues par un état rétrograde, les femmes passent à l’action.

Comme je suis une femme, je passe à l’action.

Comme je suis cinéaste, cela passe forcément par le mot  » action! » Par des images, des témoignages, des impressions… un court pour le projet collectif de SWAN ( swiss women audiovisual network).

Comme je crois à des objectifs politiques communs à défendre pour le bien de toutes et tous et non à des combats limités au genre, je ne peux partager le point de vue de celles qui excluent, mais je ne peux m’exclure du combat qu’elles engagent, car il est essentiel…

Alors, je cherche à trouver ce qui pourrait, dans cette foule plurielle, donner un regard parallèle…

à suivre…

décembre 31, 2018 - No Comments!

Le Prix du Gaz… en postproduction

postproduction_LesRegardiens

Après des années d’obstacles de production, le projet documentaire   » Le Prix du Gaz », qui relate la bataille entre promoteurs et opposants à un projet de forage de gaz dans le canton de Neuchâtel, est entré en phase finale de réalisation.

Ceci grâce à l’opiniâtreté, à des techniciens d’accord de prendre le risque de travailler sur un projet en production délicate et à la Banque Cantonale Neuchâteloise – merci à elle de jouer le rôle qu’on attendrait plus souvent d’investisseurs privés dans la culture- qui a décidé de soutenir le film.

Dans cette période de fêtes nous sommes donc en postproduction son avec Théo Viroton….

à suivre…

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janvier 24, 2018 - No Comments!

de l’engagement…

non no billag

 » Si on ne se bat pas, on est de toute façon vaincu.
Notre devoir c’est de nous battre »

Cette phrase, entendue lors du tournage du projet « le prix du gaz », qui relate le combat entre des citoyens neuchâtelois et des promoteurs gaziers, tourne en boucle dans ma tête depuis des semaines… Peut-être parce que les rush arrivent sur la table de montage, mais pas seulement…

S’engager face aux attaques de ses valeurs, c’est prendre du temps pour les défendre… C’est donner de soi, chacun à son échelle. C’est pouvoir dire, quoi qu’il arrive: je me suis battue, j’ai tout donné, je ne suis pas restée passive. C’est amener sa petite pierre à l’édifice, chacun à son échelle, avec ses moyens…

Chez les Regardiens, au mois de janvier 2018, ça sera quelques traits sur papier et plusieurs jours de post-production, pour tenter d’illustrer et d’expliquer l’enjeu immense caché derrière l’initiative NoBillag… et chez vous?

 

juin 09, 2017 - Commentaires fermés sur Avant Première DUBLIN à Couvet

Avant Première DUBLIN à Couvet

Jeudi 8 juin 2017. Après trois jours de fraîcheur, il faisait à nouveau un temps radieux et doux. Dans tout le canton, c’était le soir où tout le monde semblait s’être donné le mot pour concurrencer les attrayantes terrasses au bord de l’eau pour organiser un événement;  portes ouvertes, vernissages, projections spéciales… ce cher Facebook me proposait pas moins de 6 événements auxquels participer!

Et, nous avions choisi ce jour-là pour faire l’avant-première de Dublin et parler des accords du même nom, dans une salle obscure, à 40 minutes des centres névralgiques du canton ?!

C’est donc avec peu d’illusion que nous avons  tout de même rassemblé master du film et bouteilles pour l’apéro et que nous nous sommes rendus à Couvet pour préparer la soirée.

Accueillis chaleureusement par Bertrand Stoller qui nous mettait gracieusement la jolie salle du Colisée à disposition pour cette soirée, notre doute fut estompé vers 19h30 avec l’arrivée d’une quinzaine de personnes, puis totalement jeté aux oubliettes devant l’arrivée de plusieurs petits groupes qui se dirigeaient vers le cinéma. Au final, près de 80 personnes sont venues nous rejoindre!!

 

bénévoles jafari mabubeh monde1 yoelandco
Durant la discussion,  Vincent Schlatter, chef de l’office social de l’asile en premier accueil, Jean-Philippe Jubin responsable du centre d’accueil de Couvet  et Louise Wehrli, de l’association  Droit de Rester, ont pu décrire leur travail et leurs rôles respectifs dans le complexe système de l’asile en suisse et dans lequel les accords Dublin ont un poids considérable.

 

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Un des moments forts fut celui où Fehmi Kaçan, réfugié kurde de Turquie, prit la parole pour raconter l’imbroglio administratif dans lequel il se démène depuis près d’un an et demi.

Déjà réfugié en Irak depuis des années pour fuir les persécutions dont il était victime en tant que kurde en Turquie,  cet infirmier s’occupait régulièrement des nombreux blessés dus à la guerre ou aux attentats sur le sol irakien. L’Etat Islamique gagnant du terrain et menaçant toujours plus les kurdes de cette région, il se décide, il y a deux ans, à rejoindre son frère, déjà en établi en Suisse depuis des années.

Passant par différents pays pour atteindre la Suisse, il a été « dubliné » par les autorités dès les premiers mois de son arrivée, la première trace de son périple ayant été enregistré en Bulgarie.

Fehmi Kaçan nous a expliqué qu’il ne remettait pas en cause son obligation à se soumettre au renvoi Dublin, mais qu’il remettait en question le pays vers lequel il est censé se rendre. En effet, la Bulgarie est un pays allié de la Turquie et rien ne lui garantit qu’il ne serait pas renvoyé vers cette dernière par les autorité bulgares une fois sur leur sol. Mais ses nombreux courriers pour tenter d’expliquer ce risque n’ont a l’heure actuelle toujours pas convaincus. Soutenu par l’association le droit de rester, il tente comme il peut de faire valoir son droit à la sécurité pour éviter ce renvoi…

Une situation parmi des milliers de cas de renvois Dublin spécifiques, souvent malheureusement traités de manière automatique… et qu’il est souvent délicat à gérer pour les personnes directement au contact des demandeurs d’asile, comme les équipes des centres de premier accueil.

Ces dernières ont l’obligation d’appliquer ces directives qui peuvent parfois sembler arbitraires, tout en ayant conscience des situations particulières de chacun. Une situation pas toujours évidente à vivre. C’est pourquoi, et M. Jubin l’a très bien exprimé, elles essaient de se concentrer uniquement sur le présent: sur ce moment  si particulier où les demandeurs d’asile sont dans cette attente administrative à la fois pleine de promesses et de doutes. Au quotidien, le débat sur ces accords n’a pas sa place. Seule compte la manière d’être des uns et des autres pour gérer l’attente, avec une seule philosophie : être le plus humain possible…

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La famille Jafari et d’autres acteurs du film étaient également présents pour rencontrer les spectateurs et partager leur expérience de vie dans les centres et leur expérience du tournage. Un bel échange, à l’image de l’ouverture dont avait déjà fait preuve l’office social de l’asile en premier accueil en ouvrant ses portes au tournage et qui a permis aux spectateurs d’échanger et de se rencontrer jusqu’à tard dans la soirée…

fin de soirée
Un immense merci à tous ceux qui ont permis cette soirée et ce film, sans lesquels rien de tout cela n’aurait été possible. Et tout particulièrement: aux intervenants, à Bertrand Stoller pour la projection, à Kevin Nebel pour la délicieuse absinthe et à Farzaneh Piran pour la traduction au pied levé!

mars 24, 2017 - Commentaires fermés sur DUBLIN… de la poésie…

DUBLIN… de la poésie…

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Plus que quelques jours pour finaliser le film dans sa version officielle … Après des semaines de montage, c’est à nouveau au tour de Gholam d’entrer dans la danse de la postproduction avec l’exercice ô combien difficile de l’enregistrement de la voix off. Une voix off qui était légèrement poétique en Français pour la version courte, mais qui, traduite en farsi, devient de la pure poésie. Seul problème, dans la culture persane, qui est encore un des terreaux les plus fertiles de la poésie contemporaine, un poème se doit d’être lu d’une manière bien différente d’un texte plus ordinaire. On déclame la poésie, on ne la lit pas…  Ce qui, dans la vie peut-être très beau, mais qui, dans mon projet, sort le spectateur de l’émotion intérieure de mon personnage et met une distance trop importante entre le texte et les spectateurs….

 

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C’est donc avec tact qu’il faut adapter la chose pour qu’elle forme un ensemble cohérent quelque soit la langue de diffusion… Et c’est grâce au talent de notre incroyable traductrice Farzaneh Piran de l’association papillon, qui aide Gholam à intégrer toutes ces notions complexes de rythme, de ton et de diction poétique, que nous arrivons petit à petit à trouver un compromis entre une tradition perse très pointue et des sensibilités occidentales beaucoup moins habituées à cette manière de parler…  Une expérience étonnante et très enrichissante, qui nous amène tout en délicatesse vers la finalisation de ce beau projet…

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