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juin 09, 2021 - No Comments!

Trois Agriculteurs au fil des saisons

trois agriculteurs

Nouvelle web série au long cours pour le journal Arcinfo. Trois belles rencontres à découvrir dès le 10 juin sur le site web du journal. Trois hommes, amoureux de leur métier et de la terre qui font face aux questionnements liés à l’évolution de notre société, aux enjeux climatiques et à la politique agricole. Trois agriculteurs qui constatent tous un manque de lien avec la population et soulèvent les contradictions de notre époque.
Bravo Arcinfo pour cette démarche fondamentale qui rejoint l’esprit des Regardiens et merci de me faire confiance pour passer le relais image et son entre ces deux mondes qui semblent s’être tant distanciés.

 

mars 09, 2021 - No Comments!

NOTRE CRI D’AMOUR! NOTRE CULTURE!… NOTRE  » SOUFFLE »! à découvrir!!!

Ma très précieuse Culture,
 
Toi qui me manques tant. Toi, la garante de faire de nous des êtres capables d’êtres touchés à l’âme et au coeur, de provoquer les plus belles choses au fond de nous. Tellement belles qu’on ne peut les nommer.
Toi qui élève, quant tout autour de nous pousse à l’abaissement, à la colère, à l’abrutissement.
Toi qui insuffle, toi qui inspire!
 
Toi qu’on musèle, qu’on méprise, qu’on ne considère plus comme étant essentielle.
Toi qui empêche combien de tristesses, de suicides, de coups, de mauvais choix, d’irrémédiable, d’extrémisme?
 
Toi précieuse amie qui nous accompagne au quotidien, mais qui soudain est jetée au rebut, foulée au pieds par des politiques pragmatiques capitalistes et de plus en plus inhumaines… des politiques de chiffres et de machines qui n’ont pas (encore?) compris le prix de ton bannissement… le vivre ensemble, le recul, la paix, la démocratie… (oui tout cela)
 
Toi que j’aime… si fort… pour tout ce que tu contiens: le meilleur de l’être humain…
 
A toi, dans cette période aussi difficile que choquante, nous avons voulu crier cet amour.
Nous. Nous, ce sont trois êtres humains, trois actrices et acteurs culturels, trois sensibilités artistiques, trois univers différents. Lelia Lortik ( alias Aurélia Ikor et Jacques Bouduban) et bibi. Cette crise aura accompli de nous faire nous rencontrer, pour une petite semaine. Une résidence d’urgence mise en place par la Ville de Neuchâtel pour mettre un peu de baume au coeur des créatrices et créateurs culturels nous a permis de créer ensemble, alors que l’on pensait que c’était devenu impossible…
 
Alors, comme une évidence, est né cet hybride cri d’amour. Inspirés par le lieu magique du Muséum d’Histoire Naturelle, les images, les mots et les notes, bouleversant l’ordre des choses sont venus tous en même temps, pour penser, et panser les plaies de tant de mépris et de gâchis… On a tourné avant les textes et pendant la musique, qui se créait encore entre les scènes… Et c’était tellement beau de pouvoir être ensemble! De créer ensemble! De redevenir autre chose que de simples robots métros dodo! Que c’était beau de vibrer à l’unission de ton souffle!
 
Que ce  » clip inversé » puisse porter loin ce cri d’amour pour toi!
Ô précieuse Culture qui nous manque tant…

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Le clip inversé « MON SOUFFLE » créé en collaboration avec le groupe Lelia Lortik lors des résidences Covidculture de Neuchâtel est à découvrir… ici! ou à attraper en vol sur la Télé https://latele.ch/emissions/jukebox dès ce soir à 20h!

( à regarder deux fois: une fois pour le coeur, une fois pour l’âme… et à revoir et ré-écouter sans modération!)

janvier 20, 2021 - No Comments!

Résidence de la Ville de Neuchâtel au Muséum

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La première vague c’était accepter en urgence. C’était l’état de choc et la solidarité face à l’inconnu.

La deuxième vague…. à l’âme… C’est cette incompréhension des décisions de nos autorités, qui bouclent à double tour les salles de musées, les salles de théâtres et même de cinéma, sans aucune explication sanitaire justifiée. C’est cette acceptation, déjà un peu moins docile, de rester cois pour sauver la surcharge hospitalière, tout en regardant s’entasser dans les télécabines les touristes fortunés et les solidaires du droit  à la glisse. C’est remettre en question la dangerosité d’une salle de cinéma fermée, face à des trains bondés aux heures de pointes. Pas de cluster dans les transports publics ? Merveilleux ! Logique alors ! Mais quid des salles de cinéma, des musées, des bibliothèques qui elles n’ont plus n’ont jamais créé la moindre infection depuis le début de la pandémie ? Donnez-nous une explication scientifique vérifiée, une explication de stratégie politique sanitaire justifiée ou rouvrez ! Car la troisième vague arrive…. Et ce serait dommage que cela soit une vague à lame…

En attendant et pour conjurer le mauvais sort, certaines autorités essayent de faire en urgence et avec peu de moyens, des actions symboliques pour dire à la culture : « On sait que c’est dur. On vous soutient, le temps de trouver des solutions. » et c’est précieux.

La ville de Neuchâtel, sous l’impulsion de sa responsable culturelle Gaëlle Métrailler, en collaboration avec les musées de la ville, a mis en place des résidences d’artistes dans les vastes espaces de ses musées fermés au public.  Une manière pragmatique et intelligente de faire vivre et se rencontrer les actrices et acteurs culturels locaux, pour maintenir la flamme, en attendant qu’elle puisse à nouveau allumer les feux de la rampe ! Un baume au cœur, dans cette tempête de mépris vis-à-vis de la culture scandaleusement jugée non-essentielle depuis le début de la pandémie.

Alors MERCI à la ville de Neuchâtel,  aux musées et à Gaëlle Métrailler et son équipe de donner à ses actrices et acteurs culturels l’occasion de remettre un peu de tisons dans cette flamme qui, sans public, sans perspectives, et sans respect pourrait, à force, se tarir dans la lassitude…

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Personnellement, c’était l’occasion de collaborer pour la première fois avec Lelia Lortik alias Aurélia Ikor et avec Jacques Bouduban qui l’accompagne au violoncelle. Une vraie rencontre. Humaine tout d’abord ( et en ces temps de disettes d’impromptu, ça fait un bien fou de rencontrer pour de vrai des personnes que l’on ne connaissait pas !), mais aussi musicale. Lelia Lortik, un univers sonore unique, bidouillé, maîtrisé, évolutif  et envoûtant qui vous emporte dans un souffle désobéissant vers des territoires inconnus fabuleux ! Une voix protéïforme, des instruments toujours détournés, et des ritournelles entêtantes… Le tout, hébergé dans l’univers fantastique et magique du Muséum d’histoire naturelle ! Il n’en fallait pas plus pour inspirer le dernier projet des Regardiens.

Un clip.

Oui, mais un clip complètement à l’envers. Une histoire née de l’envie d’hurler notre amour pour cette culture que l’on dit « non essentielle ».

28 décembre. On se rencontre pour la première fois au Muséum.  On découvre nos univers mutuels et celui des lieux. Le temps presse. Je propose un premier jet d’idée pour les images du futur clip.  Lelia s’engouffre avec malice dans la proposition. Pendant que j’écris le film, Lelia écrit le texte de la future chanson.  On crée en parallèle. A toute vitesse, car pour arriver à tourner le 6 janvier, il faut aller vite .

Une équipe de Regardiens  se met en place. Gregory Bindschedler qui avait signé l’image des « Fantômes de la Belle Epoque » embarque dans l’aventure ! Le scénographe Xavier Hool ( « Les fantômes de la Belle Epoque », « Le festin de Bockelson ») nous rejoint et m’ouvre les portes de son atelier  le… 31 décembre !  Faustine de Montmolin ( habillage, maquillage et coiffure), Dirk Appermont (régie) et son assistante de choc Noa embarquent à leur tour. Et grâce à la complicité d’Alice Marcelino dos Santos (pour qui ce sera une première devant la caméra) et celle de Raphaël Tschudi, l’équipe arrive sur les chapeaux de roues, mais au complet le jour du tournage.

L’équipe du Muséum nous accueille avec une bienveillance et une confiance magnifiques ! C’est un bonheur inspirant du début à la fin de tourner dans de pareilles conditions.

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Entre deux prises, Lélia et Jacques, réfléchissent, cherchent… Dès le lendemain, ils finaliseront une première version du morceau.

« It’s a wrap ». On remballe. Prochaine étape : montage.  On quitte les lieux magiques et les gens avec lesquels on a partagé l’espace réel. Mais surtout, on quitte cette énergie unique d’un groupe qui crée quelque chose en commun qui a du sens !  C’était beau ! On se l’est tous dit, comme si c’était quelque chose d’extraordinaire. Car malheureusement, c’est devenu extraordinaire.

C’était à l’opposé des consommateur-travailleurs, seuls parties de nous qui restent autorisés à (sur)vivre depuis le début de cette pandémie.  C’était plus grand, plus beau, plus humain. C’était NOUS en entier et au meilleur de nous-même et, que le veuillent ou non nos décideurs-euses… c’était ESSENTIEL.

À suivre…

 

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PS: Merci à Noa pour les photos!

octobre 04, 2020 - No Comments!

Avant-Première à l’ABC

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Photo Aardvark Films

Ca y est, c’est le début de la tournée des avant-premières pour Le Prix du Gaz-une résistance citoyenne.

Le centre culturel de l’ABC de la Chaux-de-Fonds a eu la primeur de la première projection. Un lieu qui me tient à coeur pour plusieurs raisons, mais principalement parce que c’est la salle dans laquelle je crois que j’ai vu tous mes films projetés sur grand écran! C’était donc une belle ouverture que de commencer par l’ABC, avec sa direction chaleureuse, ses aficionados passionné-e-s, et son bistrot chaleureux pour partager les premiers retours spectateurs. Mais, l’avant première étant particulièrement en avance sur la sortie officielle, nous n’avions pas encore de médias pour parler du film, peu de temps pour poser des affiches et presque uniquement les réseaux sociaux pour attirer du monde… J’étais donc assez stressée à l’idée de retrouver une salle potentiellement clairsemée. L’éblouissant soleil qui avait décidé de sortir après des semaines de grisaille ce matin là, a d’ailleurs définitivement mis en berne mon optimisme pourtant assez tenace…  et pourtant! Pourtant, 50 personnes ont bien voulu quitter ce magnifique soleil pour venir découvrir le film en salle. Certains parfois venus de loin pour être présents pour cette « première ». Quelle belle surprise dans une période marathon où tout semble fait dans l’urgence!

Merci chers premiers spectateurs et spectatrices, d’avoir répondus présents, d’avoir été généreux et enthousiastes comme vous l’avez été…. d’avoir été touchés par ce combat citoyen, d’avoir trouvé des résonances avec vos propres aspirations, d’avoir envie d’en parler autour de vous! C’était vous le véritable soleil de cette journée! Merci de votre précieuse présence. Et merci à Virginia Catin du collectif citoyen NON AUX FORAGES DANS LE VAL DE TRAVERS et Serge Santiago des verts de m’avoir accompagnée pour répondre aux question du public. Merci aussi aux verts, d’avoir participé à l’organisation de cette séance si particulière.

février 13, 2020 - No Comments!

Journées de Soleure: deux projections à guichet fermé

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Le Prix du Gaz-une résistance citoyenne a attiré la foule durant ce week-end de festival. Deux salles à guichet fermé pour venir découvrir la résistance des Neuchâtelois face au projet de forage de gaz dans leurs nappes phréatiques. Sous le brouillard légendaire de Soleure, un public germanophone, francophone, ou anglophone, s’est pressé dans les salles et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils étaient chaleureux!

Quelle ne fût pas ma surprise de les entendre rires aux éclats lors de la séquence très ironique de la présentation des promoteurs! Une salle qui ri, qui réagit, qui vit et exprime son empathie envers les personnages du film sans aucune timidité! Quel cadeau! Les discussions post projection, animées avec talent par Titzian Bucchi, ont été vives et enthousiastes.  Plusieurs personnes m’ont approchée pour savoir comment montrer ce film qui est, (je cite une dame de la seconde projection)  » une leçon de démocratie! ». Un enthousiasme tellement contagieux qu’il a convaincu un distributeur qui était, lui aussi, dans la salle. Le Prix-du gaz devrait donc être visibles en salles de cinéma à l’automne 2020!!!
Merci aux journées de Soleure de jouer son rôle de mise en relation des acteurs de la branche! Et à Aardvark Films pour leur engagement! Vivement la suite!!!

novembre 02, 2019 - No Comments!

Friedrich Dürrenmatt: le Grand Festin

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Hier soir avait lieu le vernissage de la nouvelle exposition temporaire du Centre Dürrenmatt de Neuchâtel,  » Le grand Festin ».

Approchée par la commissaire de l’exposition, Duc-Hanh Luong, il y a quelques mois, sous l’impulsion du scénographe Xavier Hool, pour créer une adaptation originale cinématographique d’un texte de Dürrenmatt.  J’ai donc embarqué dans cette délirante aventure pleine d’humour et de folie un équipage de Regardiens plus créatifs que jamais!

Le monologue de Bockelson dans  » Les Fous de Dieu », a donc pris vie et délire sous les traits de l’excellent Raphaël Tschudi et grâce aux tatents de Théo Viroton, Xavier Hool et la complicité de Denis Juvet et est à découvrir jusqu’au 22 mars 2020 au Centre Dürrenmatt. 

Un immense merci au Centre Dürrenmatt, à sa directrice Madeleine Betschart , sa commissaire d’exposition Duc-Hanh Luong et tous leurs collaboratrices et collaborateurs pour leur confiance et leur enthousiasme sur ce beau projet! ( promis je vous mets en ligne un extrait au plus vite!)

 

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octobre 06, 2019 - No Comments!

Avant-Première du Prix du Gaz à Couvet…

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Ce fût une très belle soirée, dans le lieu-même où tout à commencé! Une première projection qui se voulait presque familiale, pour boucler la boucle, dans un lieu  éloigné des grands centres, mais ô combien symbolique! Car il est rare d’avoir un tel effet miroir en regardant sur l’écran la salle-même où l’on est assis 5 ans après les faits!

Nous avons donc accueilli  principalement des Valloniers curieux, des membres du collectif  » Non aux forages du Val-de-Travers » ou des politiciens intéressés à revivre ou découvrir cette page de notre histoire collective décisive. Mais, il y eu aussi la surprise de personnes croisées devant l’objectif juste quelques minutes, qui sont venues parfois même depuis la France voisine pour participer à l’événement! Ou de quelques aficionados n’ayant pas peur de faire du rail ou de la route pour partager ce beau moment.

En tout, plus d’une soixantaine de personnes nous ont donc rejoint pour se remémorer la bataille, partager leurs souvenirs ou découvrir avec étonnement les bras-de-fer qui eurent lieu pour sauvegarder notre eau potable.

Une discussion avec Virginia Catin, Fabien Fivaz, Serge Santiago et moi-même, a permis de faire le bilan et de prendre conscience des progrès réalisés dans la société en 5 ans. Par exemple, le principe de réchauffement climatique qui était une notion très vague pour le commun des mortels et insuffisamment porteuse pour être un argument de poids contre la recherche d’hydrocarbures auprès de nos politiciens il y a 5 ans, serait aujourd’hui un argument phare! Et le sentiment partagé d’avoir réussi quelque chose d’essentiel grâce à la pugnacité de toutes et tous , qui rentre en totale résonance en cette fin 2019 avec tous les autres échos de mobilisation citoyennes à travers le  monde. Ce qui s’est passé chez nous il y a cinq ans, se passe partout ailleurs…. malheureusement pas toujours avec une fin heureuse. Partager ce film au plus grand nombre est une manière de donner des clés pour tous ces autres qui combattent de la même manière, en leur disant: ne lâchez rien, mobilisez-vous, et peut-être, comme nous,  vous réussirez à éviter le pire…

Merci à Bertrand Chollet et son équipe du Colisée de Couvet, ainsi qu’aux Verts d’avoir permis cette enrichissante soirée… vivement la prochaine!

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janvier 17, 2018 - No Comments!

Resistance!

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Alors qu’en Suisse le débat fait rage pour la sauvegarde de notre Bien Commun Audiovisuel attaquée par l’initiative #NoBillag, Les Regardiens s’engagent contre cette destruction de notre culture et de notre patrimoine commun.

Cette initiative propose de stopper et d’interdire définitivement tout service public audiovisuel. Cela veut dire arrêter net au premier janvier 2019 plus de 60 chaînes de radio et télévisions en Suisse qui n’auront pas de quoi survivre économiquement sans la redevance publique !!! Plus de 13500 emplois directs sont en jeu, sans compter tous les emplois indirects liés au médias de notre pays. Mais le problème va bien au-delà de ces emplois et des structures radio et télévision.

En effet, le pot commun provenant de la redevance audiovisuelle est la seule garantie de garder des points de vue locaux, suisses, forts et INDEPENDANTS! ( indépendants financièrement, mais également au niveau de ses points de vues. L’Etat n’ayant aucune ingérence dans les médias de service public de la SSR de part le système de collecte via un organisme indépendant (actuellement Billag, mais qui sera remplacé par Serafe). La redevance provenant d’un pot commun à tous les Suisses, elle est protégée de facto d’une mainmise trop importante d’investisseurs privés ou d’annonceurs tentés d’influencer les programmes.

L’initiative No Billag, propose de CHANGER LA CONSTITUTION SUISSE pour INTERDIRE toute redevance audiovisuelle par taxe ou impôt et supprime l’article obligeant les télévisions à fournir à tous un service public de qualité quelque soit le territoire suisse de diffusion!  (rappelons au passage que la Suisse compte pas moins de 4 langues nationales qui sont toutes, aujourd’hui, représentées par nos médias de service public).

En clair, ce que propose #NoBillag, c’est de détruire l’outil que les Suisses ont collectivement construit et alimenté depuis des années pour se raconter librement, afin de le vendre aux plus offrants (qui n’auront PLUS DE MISSION DE SERVICE PUBLIC!). Bonjour les fake news, la pub à foison toute les 10 minutes et les chaînes de programmes inutiles et peu chers comme les talkshows au contenu façon Hanouna! Ou pire, les programmes de propagande des partis X ou Y, les émissions de consommateurs sponsorisées par des marques intéressées… Bref, des points de vue biaisés dans l’intérêt des diffuseurs.
Est-ce vraiment imaginable de garder une démocratie directe dans ces conditions? De garantir un accès informatif neutre et culturel de qualité à tous ? NON.

On peut remettre en question la manière dont la redevance est prélevée, son montant, sa distribution, car tout n’est jamais idéal. Mais ne détruisons pas l’outil qui nous permet de nous raconter tous ensemble, sous l’influence fallacieuse de quelques ultra-libéraux intéressés à détruire notre Bien Commun à toutes et tous sous prétexte de ne payer que ce que l’on consomme.

Car, même sans télévision nous profitons toutes et tous au quotidien de l’influence de médias indépendants et neutres. Ceux qui nous informe de ce qui se passe chez nous et ailleurs chaque jour en 4 langues et ce, quelque soit notre lieu de vie en garantissant des informations neutres pour prendre nos décisions de vote, par exemple. Sans notre audiovisuel commun, il ne resterait que les chaînes privées ( sport et séries),  la presse écrite (malheureusement de plus en plus moribonde ou fusionnée dans de grands groupes ravis d’exercer leur influence, comme par exemple Christophe Blocher, qui a mis la main sur 25 journaux gratuits en Suisse-Allemande) ou Internet (la reine des fake news et autres théories du complot, alimentées par des pseudo sites journalistiques et des bloggers qui n’ont, contrairement aux journalistes, aucune formation journalistique qui présuppose de vérifier ses sources et de justifier ses informations) pour nous renseigner sur le monde. Mais surtout, nous n’aurions plus les moyens de donner notre avis, notre opinion, de débattre publiquement les questions posées par les votations: nous n’aurions plus les moyens de construire ensemble notre pays.

Une démocratie directe comme la Suisse ne peut se permettre de vendre au plus offrant son image, ses points de vue et son histoire ( la SSR gère la quasi totalité de nos archives télévisuelles)… sans risquer de perdre sa démocratie. C’est pour cela qu’il est essentiel de refuser cette initiative et de voter NON le 4 mars prochain.

N’oublions pas les mots de Tim Cook, patron d’Apple…

« Quand c’est gratuit, c’est vous le produit »

 

Pour en savoir plus: https://non-nobillag.ch

juin 09, 2017 - Commentaires fermés sur Avant Première DUBLIN à Couvet

Avant Première DUBLIN à Couvet

Jeudi 8 juin 2017. Après trois jours de fraîcheur, il faisait à nouveau un temps radieux et doux. Dans tout le canton, c’était le soir où tout le monde semblait s’être donné le mot pour concurrencer les attrayantes terrasses au bord de l’eau pour organiser un événement;  portes ouvertes, vernissages, projections spéciales… ce cher Facebook me proposait pas moins de 6 événements auxquels participer!

Et, nous avions choisi ce jour-là pour faire l’avant-première de Dublin et parler des accords du même nom, dans une salle obscure, à 40 minutes des centres névralgiques du canton ?!

C’est donc avec peu d’illusion que nous avons  tout de même rassemblé master du film et bouteilles pour l’apéro et que nous nous sommes rendus à Couvet pour préparer la soirée.

Accueillis chaleureusement par Bertrand Stoller qui nous mettait gracieusement la jolie salle du Colisée à disposition pour cette soirée, notre doute fut estompé vers 19h30 avec l’arrivée d’une quinzaine de personnes, puis totalement jeté aux oubliettes devant l’arrivée de plusieurs petits groupes qui se dirigeaient vers le cinéma. Au final, près de 80 personnes sont venues nous rejoindre!!

 

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Durant la discussion,  Vincent Schlatter, chef de l’office social de l’asile en premier accueil, Jean-Philippe Jubin responsable du centre d’accueil de Couvet  et Louise Wehrli, de l’association  Droit de Rester, ont pu décrire leur travail et leurs rôles respectifs dans le complexe système de l’asile en suisse et dans lequel les accords Dublin ont un poids considérable.

 

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Un des moments forts fut celui où Fehmi Kaçan, réfugié kurde de Turquie, prit la parole pour raconter l’imbroglio administratif dans lequel il se démène depuis près d’un an et demi.

Déjà réfugié en Irak depuis des années pour fuir les persécutions dont il était victime en tant que kurde en Turquie,  cet infirmier s’occupait régulièrement des nombreux blessés dus à la guerre ou aux attentats sur le sol irakien. L’Etat Islamique gagnant du terrain et menaçant toujours plus les kurdes de cette région, il se décide, il y a deux ans, à rejoindre son frère, déjà en établi en Suisse depuis des années.

Passant par différents pays pour atteindre la Suisse, il a été « dubliné » par les autorités dès les premiers mois de son arrivée, la première trace de son périple ayant été enregistré en Bulgarie.

Fehmi Kaçan nous a expliqué qu’il ne remettait pas en cause son obligation à se soumettre au renvoi Dublin, mais qu’il remettait en question le pays vers lequel il est censé se rendre. En effet, la Bulgarie est un pays allié de la Turquie et rien ne lui garantit qu’il ne serait pas renvoyé vers cette dernière par les autorité bulgares une fois sur leur sol. Mais ses nombreux courriers pour tenter d’expliquer ce risque n’ont a l’heure actuelle toujours pas convaincus. Soutenu par l’association le droit de rester, il tente comme il peut de faire valoir son droit à la sécurité pour éviter ce renvoi…

Une situation parmi des milliers de cas de renvois Dublin spécifiques, souvent malheureusement traités de manière automatique… et qu’il est souvent délicat à gérer pour les personnes directement au contact des demandeurs d’asile, comme les équipes des centres de premier accueil.

Ces dernières ont l’obligation d’appliquer ces directives qui peuvent parfois sembler arbitraires, tout en ayant conscience des situations particulières de chacun. Une situation pas toujours évidente à vivre. C’est pourquoi, et M. Jubin l’a très bien exprimé, elles essaient de se concentrer uniquement sur le présent: sur ce moment  si particulier où les demandeurs d’asile sont dans cette attente administrative à la fois pleine de promesses et de doutes. Au quotidien, le débat sur ces accords n’a pas sa place. Seule compte la manière d’être des uns et des autres pour gérer l’attente, avec une seule philosophie : être le plus humain possible…

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La famille Jafari et d’autres acteurs du film étaient également présents pour rencontrer les spectateurs et partager leur expérience de vie dans les centres et leur expérience du tournage. Un bel échange, à l’image de l’ouverture dont avait déjà fait preuve l’office social de l’asile en premier accueil en ouvrant ses portes au tournage et qui a permis aux spectateurs d’échanger et de se rencontrer jusqu’à tard dans la soirée…

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Un immense merci à tous ceux qui ont permis cette soirée et ce film, sans lesquels rien de tout cela n’aurait été possible. Et tout particulièrement: aux intervenants, à Bertrand Stoller pour la projection, à Kevin Nebel pour la délicieuse absinthe et à Farzaneh Piran pour la traduction au pied levé!