Me voici à la veille du départ pour la marche hivernale chez les Cris…
Les projets documentaires non commandés étant ce qu’ils sont, nous n’avons malheureusement pour l’instant pas réussi à rassembler les fonds nécessaires à un tournage en bonne et due forme qui nécessitait, vu les conditions climatiques et le manque d’électricité, beaucoup de préparation et de matériel spécifique. La marche de cette année sera donc finalement un repérage et le tournage remis à l’hiver prochain. Il faut parfois savoir reculer pour mieux sauter et à la veille du départ, je pense que c’était finalement la meilleure des solutions: une marche telle que celle-ci étant suffisamment physique et particulière à appréhender pour ne pas, en plus, devoir gérer la première fois, toute l’intendance d’un tournage dans des températures extrêmes. De plus l’organisation même de la marche ayant sans cesse évoluée depuis le mois de janvier, la configuration et les personnes présentes ne sont plus du tout les mêmes que celles préalablement rencontrées… Il va donc falloir réapprendre à se connaître, à s’apprivoiser, à écouter et partager cette aventure humaine particulière avec les jeunes de Waswanipi qui ont choisi de participer à cette épopée. C’est aussi ça le documentaire, l’adaptation constante à la vraie vie et à ses surprises!
A peine arrivée, cependant, il y a déjà eu beaucoup de belles rencontres, des moments déjà extraordinaires vécus avec les Cris ces derniers jours et beaucoup, beaucoup de générosité de leur part. C’est grâce à la moitié de la communauté que j’ai trouvé un équipement traditionnel, beaucoup m’ayant gentiment prêté qui des mocassins, qui raquettes traditionnelles ou autre objet indispensable à la marche… Chouchoutée par les aînées du centre culturel, je devrais donc être parfaitement prête pour le départ demain matin et la longue marche qui nous attend sous les étranges dessins des aurores boréales qui balaient le ciel depuis quelques heures…
à suivre…